Alors que la population mondiale ne cesse d’augmenter avec pour prévision plus de 9.7 milliards d’êtres humains d’ici 2050 selon l’ONU, le mode de vie urbain évolue jour après jour. Les déplacements sont notamment de plus en plus fréquents, et s’effectuent sur des distances de plus en plus grandes. Que ce soit pour le travail, pour les vacances à l’autre bout du monde ou bien pour séjourner chez la famille, les français voyagent de plus en plus. Une question peut alors se poser. Les moyens de transport actuels pourront-ils supporter cette mobilité accrue ?
Le réseau ferroviaire français coûte chaque année environ 6 milliards d’euros, pour l’entretien et l’amortissement de ses quelques 30 000 km de lignes (source : Hubert du Mesnil, ancien directeur du Réseau Ferré de France). Les scientifiques et ingénieurs du monde en entier se sont donc penchés sur la question du transport de demain. Et une réponse est sorti du lot : l’Hyperloop. Highweb vous présente aujourd’hui ce train du futur, véritable prouesse de technologie.
Sommaire
L’Hyperloop, quesako?
L’origine du projet
L’idée d’un train supersonique est apparue pour la première fois dans un roman de Jules Verne. Mais c’est Elon Musk qui a démocratisé l’idée d’un train sous vide en 2013. Le célèbre visionnaire, fondateur de Paypal (qu’il a revendu par la suite) et dirigeant de Tesla et de Space X, a cependant déclaré qu’il était déjà bien occupé par ses entreprises. Il a donc laissé le projet ouvert aux entreprises intéressées, et a même fourni les quelques croquis déjà réalisés. Il était également prêt à poursuivre le projet si aucune startup ne le reprenait.
Fonctionnement
Comme une vidéo vaut mieux que 1000 mots, voici la vidéo officielle de fonctionnement de ce train futuriste, fourni par l’entreprise Hyperloop One dont nous parlerons plus en détails par la suite.
Pour les moins anglophones, voici quand même les grandes lignes du fonctionnement de l’Hyperloop.
Le train de demain serait composé de capsules circulant à très grande vitesse dans un tube à basse pression, afin de réduire les frottements de l’air. De plus, ce train aurait recourt à la sustentation magnétique afin de supprimer les frictions avec le sol. L’objectif : atteindre à terme une vitesse de 1200 km/h ! Oui, vous avez bien lu, qui ne rêverait pas d’un Paris-Marseille en 30 min. Cette vitesse vertigineuse, supérieure à celle d’un avion de ligne (environ 900 km/h) permettrait également de traverser toute la largeur des Etats-Unis pour relier New-York à San Francisco en seulement 3h30 (contre environ 43h en voiture!).
La sustentation magnétique a, quant à elle, recourt à l’électricité pour fonctionner. On peut alors se demander si cette nouvelle technologie ne serait pas énergivore. Ce qui nous mène vers notre prochain point.
Coût d’une ligne Hyperloop
On estime actuellement le coût de mise en place d’un km de ligne Hyperloop à environ 11 millions d’euros. Cela peut sembler être un prix exorbitant au premier abord, mais plusieurs raisons risques de vous faire changer d’avis.
- Tout d’abord, une ligne de TGV coûte en moyenne 15 à 20 millions millions d’euros / km, pour une vitesse n’excédant pas 320 km/h.
- Les coûts d’entretien sont également réduits. En effet, l’Hyperloop possède par sa conception même, un sérieux avantage : il fonctionne au sein d’un environnement fermé. Le tube coupe la ligne du monde extérieur. Le résultat est une voie beaucoup plus résistante aux aléas climatiques.
- Enfin, la suppression des frictions avec le sol et la réduction des frottements de l’air permettrait de faire baisser significativement la consommation énergétique de la ligne. D’autant plus que le projet soutient l’utilisation d’énergie renouvelable avec la possible implémentation de panneaux solaires au-dessus du tube.
Pour le moment, la seule réserve des entreprises se situe sur la consommation énergétique des pompes servant à faire baisser la pression d’air au sein du tube. On peut cependant supposer que ses pompes ne seront pas actives en continu, uniquement au lancement de la ligne et en cas de besoin. L’avenir nous en dira plus.
Principaux acteurs
Hyperloop One
Virgin Hyperloop One est une société californienne créée en 2014. Réunissant plus de 200 employés, elle a construit en 2016 son propre circuit de test Hyperloop de plusieurs kilomètres dans le désert du Nevada, au Nord de Las Vegas. L’objectif étant à terme de relier Los Angeles à Las Vegas en seulement 30 min.
Hyperloop TT
Hyperloop Transportation Technologies (HTT) est une autre société américaine, fondée également en 2014, à l’aide d’une plateforme de crowdfunding. Bien que basée aux États-Unis, elle a fait construire en 2017 un centre de recherche et développement à Toulouse.
S’étendant sur plus de 3000 m2, ce centre à accueilli la première piste d’essai à taille réelle en Europe, d’une longueur de 320 mètres. De plus, l’entreprise à annoncé en juillet 2018 la signature d’un accord avec la préfecture de Tongren pour la construction d’une piste expérimentale de 10km dans cette région de la province de Guizhou, au Sud de la Chine.
Transpod
Enfin, Transpod est quant à elle une société canadienne plus récente. Créée en 2015, et basée à Toronto, elle souhaite également ouvrir une piste d’essai de 3 km en France. Située du côté de Limoges, dans le département de la Haute-Vienne, la construction de cette piste aurait un coût de près de 20 millions d’euros. L’entreprise canadienne souhaite notamment ouvrir sa première ligne commerciale entre 2020 et 2025.
A quand le premier voyage en Hyperloop ?
Des projets déjà confirmés
Alors que Hyperloop TT a signé un partenariat pour relier Cleveland à Chicago aux États-Unis, Hyperloop One a signé un contrat avec l’Inde pour la construction d’une piste de démonstration reliant Pune et Bombai. A terme, cette ligne de 140 km devrait transporter chaque année près de 150 millions de personnes. Les deux entreprises ont également toutes les deux signé un contrat avec les Émirats Arabes Unis, pour l’étude d’une ligne reliant Dubaï à Abu Dhabi. Voici les images du projet de Hyperloop TT, concernant cette ligne :
D’autres projets futuristes sont également à l’étude aux quatre coins de la planète, notamment aux États-Unis, au Canada, en Angleterre, mais aussi en Allemagne. Transpod planche par ailleurs sur un projet de ligne Hyperloop reliant Toronto à Montréal. Voici les différentes images du projet :
Enfin, ces trois principaux acteurs s’intéressent également au transport de marchandises. Le troisième exploitant portuaire mondial DP World a ainsi investi en octobre 2016, plusieurs millions de dollars dans la société Hyperloop One, pour l’adaptation de la technologie Hyperloop au transport de fret.
Dates annoncées par les constructeurs
La première ligne commerciale Hyperloop à voir le jour devrait être celle reliant Dubaï à Abu Dhabi. En effet, Hyperloop TT souhaiterait transporter ses premiers passagers lors de l’exposition universelle de 2020 à Dubaï, grâce à la construction d’un premier tronçon de 10 km sur les 140 km qui séparent les deux villes.
L’Inde devrait également faire parti des premiers pays à obtenir une ligne Hyperloop, grâce à ses divers projets et accords signés.
Conclusion
Ainsi, l’Hyperloop se révèle être un projet prometteur, et une belle opportunité, pour répondre aux besoins grandissants de la mondialisation et du monde de demain. Ce nouveau mode de transport pourrait bien révolutionner les mobilités humaines et le transport de marchandises d’ici quelques années. Qui sait, peut-être pourrons-nous bientôt visiter la Tour Eiffel et s’évader le soir pour se promener le long de la côte, dans la même journée. Une fois démocratisée, ce transport pourrait peut-être même réduire le coût des voyages longue distance, tout autour du globe. En attendant, Highweb vous laisse avec un petit aperçu de ce à quoi pourrait bien ressembler la vie dans un futur proche, avec cette révolution.